COUPE DU MONDE 2010: le jour de gloire pour l’Afrique

Publié le par Oussouf DIAGOLA

La fête mondiale du football en terre africaine, c’est tout un continent qui en a rêvé, l’a espérée, l’a appelée de tous ses vœux. Et, elle sera fidèle au rendez-vous. Car l’apothéose, ce jour de gloire, est arrivé. Et c’est le continent noir, tout entier, qui retient son souffle et s’apprête à exploser, tant il n’en peut plus de contenir son bonheur d’accueillir le reste de la planète pour une fête qu’elle rêve de voir belle, fastueuse et grandiose.

A la vérité, il a bien de quoi s’enorgueillir. Car, outre cette impression d’injustice que l’on répare –c’est la toute première fois qu’une coupe du monde de ce sport est organisée en terre africaine- le football, bien qu’il n’ait pas été inventé par les Africains, est bel et bien dans nombre de pays du continent, plus qu’un sport, une véritable religion. Qui plus est, c’est le sport-roi du pauvre. D’autres nations, de par le monde, affectionnent leurs divertissements que l’on qualifie ici, de luxueux : tennis, golf, cricket, formule 1. Et s’il se trouve des adeptes de ces sports de riches sur le continent noir, ils appartiennent tous à une classe de privilégiés, ce qui est loin d’être le cas pour l’immense majorité des peuples de ce continent pour lesquels manger trois fois par jour est loin d’être une équation toujours résolue à l’avance. C’est tout le continent africain, peu importe ses composantes sociales, qui adore ce sport. Il lui est arrivé de trembler à l’idée que pour une raison ou une autre, on aurait pu lui arracher l’organisation de « sa » coupe.

Ayant bataillé ferme pour l’obtenir, il n’aurait pas compris qu’on la lui reprenne pour la confier au bénéficiaire du fameux plan B, l’Australie de l’autre bout du monde. Et le pays concerné au premier chef par cette coupe du monde, n’aura pas failli. En dépit de réticences qui se muèrent en autant de pesanteurs négatives, en dépit de l’énormité des investissements à faire, en dépit des menaces proférées par la nébuleuse Al-Qaïda islamiste, l’Afrique du Sud tient le pari. Elle est fin prête pour la cérémonie d’ouverture de la grand-messe du sport-roi.

Elle peut, fort légitimement, savourer sa victoire. Tout comme l’immense icône Mandela dont la grandeur d’âme et le sens de l’abnégation auront sans doute valu à la nation arc-en-ciel de se voir accorder un cadeau si magnifique. Cet homme, Mandela, peut désormais s’en aller, tranquille, par le chemin qu’empruntent les humains pour rejoindre le royaume des aïeux. Car, par cette immense victoire qui vient après deux autres –sa libération des geôles où l’avait enfermé l’apartheid, et son accession à la magistrature suprême d’une nation qu’il rendit arc-en-ciel- il indique la voie à suivre non seulement à la jeunesse de son pays, mais aussi à tous les peuples de ce continent.

Et c’est bien la raison pour laquelle, on avait espéré que la nation arc-en-ciel ferait de l’organisation de cette toute première coupe du monde de football en terre africaine, l’affaire de tout un continent. On avait espéré qu’elle songerait y s’associer toutes ces nations africaines qui vibrent et acclament cet honneur fait au monde noir dans son ensemble. On avait cru qu’elle rendrait ses frontières plus perméables, dans le but d’accueillir ces foules en liesse qui brûlent d’envie de prendre part de manière effective à pareille célébration historique.

Ce ne sera pas le cas, puisque même des pays presque limitrophes de l’Afrique du Sud se voient obligés de subir le bien douloureux filtre des visas. A la décharge de la nation arc-en-ciel, la difficile hantise de la sécurité. Car, il faut le reconnaître, pareille fête draine du monde, du bon comme du moins bon. Et plus que dommage, il serait préjudiciable pour le continent africain dans son ensemble, que pour une première, la grand-messe se mue en douloureux cauchemar. Qu’à cela ne tienne. C’est toute l’Afrique, de Tunis au Cap et de Dakar à Djibouti qui est en transe et qui s’apprête à fêter l’évènement dans la liesse. La fête est déjà bien belle, avant même d’avoir commencé. Et tant mieux si les six représentants continentaux y font plus que de la figuration. Tant mieux si l’une ou l’autre des équipes africaines persévère, va loin dans la compétition et pourquoi pas, remporte le trophée mondial. Elle aura honoré le monde noir dans son ensemble et la fête n’en sera que plus belle.

A défaut de remporter la coupe, cette grand-messe aura tout de même été une victoire en soi, qui réjouit les nations africaines sans exception. En quelque peu de temps, elle aura fait oublier aux peuples africains les nombreuses difficultés quotidiennes. Une sorte d’extase qui dure le temps que durera la fête. Et qui pense déjà au réveil de l’après-évènement puisqu’à présent tous les cœurs sont à la fête ? Il est beau, ce foot qui unit, fait chanter et danser car il donne à croire que ce continent n’est pas que guerres, famines, épidémies et malédiction. Alors, des fêtes pareilles, on en redemande. Et que pour l’édition présente, commence enfin l’apothéose. Bienvenue en terre chaleureuse d’Afrique.

Le Pays (Burkina)

Publié dans Afrique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article