IBK : "Si on est convié pour former un gouvernement pour la cause du Mali, nous répondrons, pour servir notre pays"
Dans notre parution N°069 du jeudi 1er avril, dans un article intitulé: «Prochain gouvernement, IBK, Tiébilé, Mariko sollicités par ATT», nous écrivions: «… La seconde révélation d’ATT consistait à dire que s’il avait l’occasion de former un gouvernement avec ses opposants d’aujourd’hui, notamment Ibrahim Boubacar Kéïta, Tiébilé Dramé et Oumar Mariko, il ne s’en priverait pas. En clair, il a tendu la main à ces personnalités politiques pour siéger dans le prochain gouvernement, tant annoncé mais qui tarde à prendre corps. Il vrai que, depuis 2002, au lancement de sa campagne présidentielle, le président du RPM avait déclaré «ma carrière ministérielle est terminée». Il ne s’agit donc pas de la présence d’IBK dans un futur gouvernement, mais de celle de son parti, qui regorge de cadres compétents. Idem pour Mariko, qui siège à l’Assemblée nationale. Cependant, pour le PARENA, il est fort possible que Tiébilé Dramé lui-même figure dans le prochain attelage gouvernemental. Lui aussi bien que son parti en ont fort besoin.
La main tendue d’ATT a été faite publiquement, il faudra la rendre plus sérieuse le moment venu en consultant les intéressés, qui ne doivent pas se contenter de cet appel du pied pour se livrer pieds et poings liés à ATT. Au-delà de ce formalisme, peut-on s’attendre à un refus de ces personnalités d’accéder à la demande du président de la République? »
IBK a répondu à cette interrogation, le dimanche 4 avril, à la faveur de la conférence de section RPM de Dioïla, l’un des rares cercles où les Tisserands ont un nombre important de conseillers communaux et de maires. De façon claire, il a déclaré sur les ondes de l’ORTM: «Si on est convié pour former un gouvernement pour la cause du Mali, nous répondrons à l’appel, pour servir notre pays et non pour se servir…». C’est dire qu’il accepte la main tendue d’ATT pour la constitution d’une nouvelle équipe gouvernementale.
Le RPM n’aurait même pas dû quitter le gouvernement en 2007, parce que lui et ses alliés d’Espoir 2002 avaient pesé lourd dans la balance pour barrer la route au candidat de l’ADEMA, Soumaïla Cissé.
Mais les Abeilles ont été très opportunistes, en refusant d’assumer leur rôle historique d’opposants à ATT. L’URD, sortie de leurs entrailles, n’a pas non plus accepté d’assumer ce rôle. C’est ainsi que l’ADEMA et l’URD, constitués de politiciens qui vivent des subsides de l’Etat et qui ont bien défendu leur bifteck, au détriment du RPM, qui par orgueil, fierté ou dignité, s’est laissé opposer au chef de l’Etat et, par la même occasion, s’est retrouvé de façon volontaire dans l’opposition. Le résultat a été dévastateur pour le parti, qui, il faut le reconnaitre, a perdu de son lustre de 2002. Avec le recul, il a compris beaucoup de choses, et avec sa probable entrée au gouvernement, le parti d’IBK pourra-t-il rebondir? En tout cas, son leader charismatique est toujours populaire dans le pays, surtout à Bamako.
Chahana Takiou/22 Septembre