Des faux diplômes dans l’enseignement au Mali
Avec la décision du Gouvernement d’intégrer les enseignements contractuels dans la fonction Publique de l’Etat et celle des Collectivités, le phénomène de faux diplômes a été découvert avec ampleur.
En effet, suite à cette décision du Gouvernement conformément à l’arrêté du ministre du Travail de la Fonction Publique et de la Reforme de l’Etat fixant les dispositions pratiques d’organisation des testes d’intégration des contractuels dans la Fonction Publique de l’Etat, une commission a été mise en place pour recevoir les dossiers des contractuels et les traiter pour leur intégration dans les fonctions publiques. En plus, une commission a été mise en place chargée de l’authentification des dites attestations.
Le travail minutieux de la commission a permis de détecter plus de 1666 faux diplômes de presque toutes les catégories. Il s’agit des diplômes du Baccalauréat (BAC), du Brevet de Technicien (BT), du certificat d’aptitude Professionnel (CAP), des attestations d’Institut de Formation des maîtres (IFM) et même du Diplôme d’étude fondamentale (DEF).
Une évidence, tous ceux qui ont été détectés comme documents non authentiques appartiennent aux enseignants exerçant le métier, certains depuis de nombreuses années.
Ce qui laisse constater que ce sont les enseignants eux mêmes qui sont livrés sur la place publique en amenant leurs dossiers dans le but d’intégrer un jour l’une des deux fonctions publiques.
De là, la question que l’on peut se poser est de savoir : Combien sont-ils ces maliens exerçant illégalement des emplois avec des faux diplômes ?
Difficile d’y répondre avec certitude sans procéder à une vérification minutieuse de ces diplômes, comme cela a été le cas avec les enseignants contractuels.
Il appartient donc aux autorités de procéder aux mêmes vérifications au sein des autres corps.
Ce qui est sûr, ce qu’un faux diplôme ne vient pas du néant. Il est délivré par quelqu’un. Quels sont ceux qui livrent ces faux diplômes ?
Une enquête doit être ouverte afin de situer les responsabilités.
Alou Daou/Le Quotidien de Bamako